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Leçon de journalisme : Libération
Posté le 11 mars 2004 à 18:11:31 CET par admin |
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ast.b a écrit : "Les antipub affichent complet
Les sympathisants se pressaient hier au procès des barbouilleurs du métro.
Par Guillaume ROLLIN
jeudi 11 mars 2004
«La pub abrutit le peuple. Con-sot-mateurs, réveillez-vous !» Devant le palais de justice de Paris, une cinquantaine de sympathisants sont venus soutenir les 62 militants antipub, dont le procès se tenait hier. La RATP leur réclame 922 000 euros, après la série d'opérations de barbouillage d'affiches publicitaires, menées à la fin de l'année dernière dans les couloirs du métro. Parmi les manifestants, Yvan Gradis, pionnier du mouvement antipublicitaire en France et cité comme témoin par la défense : «Leur action est légitime et admirable, car non violente et respectueuse des installations du métro», affirme-t-il. «Justice publique». Dans l'enceinte du palais, un bataillon de gendarmes bloque l'accès à la salle d'audience, remplie à bloc. «Ils ont réussi leur coup, s'indigne ce militant. Il n'y aura jamais de place pour tout le monde. J'appelle pas ça une justice publique.» Résultat, ils sont une centaine d'anonymes à faire les cent pas, «attendant des nouvelles de l'intérieur». Des militants antipub pour la plupart, mais aussi des sympathisants ou de simples curieux. Un homme qui avoue «ne pas être vraiment au courant des détails de l'affaire» est venu seul, un autocollant «Pas de publicité dans cette boîte aux lettres» collé sur le front. Dans un coin, François, «militant actif» de RAP (Résistance à l'agression publicitaire), vend une pile de livres : le Bonheur conforme, de François Brune, un des fondateurs de RAP, ou encore le Livre noir de la pub, de Florence Amalou. Alors que le procès s'ouvre, la Salle des pas perdus se transforme en scène de spectacle. L'ex-pubard reconverti Frédéric Beigbeder et le publicitaire italien Oliviero Toscani, tous deux cités comme témoins par la défense, multiplient les déclarations de soutien. Les journalistes se ruent, les flashes crépitent, les cameramen montent sur les chaises. «Les charognards !» lance un homme du fond de la salle. Une femme interpelle Beigbeder : «C'est vrai que 50 % des pubs sont inefficaces ?» «Oh sûrement plus !» sourit l'auteur de 99 F, un pamphlet antipub. De son côté, Toscani lâche : «Taguer des affiches, ça fait moins mal que taguer des âmes.» Eclats de rire. Dans la salle d'audience, acquise à la cause des antipub, cinq personnes seulement reconnaissent avoir participé aux barbouillages. Les autres nient: «Présent dans le métro mais inactif», «porteur d'un marqueur mais n'a pas eu le temps de s'en servir», «accompagnait les barbouilleurs», lancent-ils l'un après l'autre. Parfois, la salle éclate de rire, comme pour cette jeune fille qui a eu pour seul tort de ramasser une affiche déchirée pour la jeter à la poubelle, «facilitant le travail de la RATP». «Comment plusieurs milliers d'affiches ont-elles pu être dégradées si toutes ces personnes étaient là pour regarder ?» ironise l'avocat de la RATP, Jacques-Henri Kohn. De son côté, l'avocate d'une cinquantaine d'assignés, Agnès Peeters, conteste la validité des procès-verbaux délivrés contre ses clients. Après une interruption de séance, le président refuse d'entendre Beigbeder, Toscani et Gradis. «On veut faire de ce procès un forum pour ou contre la publicité. Il n'y a pas de lien entre ces témoins et l'assignation», fait valoir Me Kohn. Dehors, Gradis parle, lui, du «procès de l'agression publicitaire». Un dialogue de sourds. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 28 avril. (avec afp)
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