Questions au Conseil de Paris
Date: 21 février 2004 à 13:43:14 CET
Sujet: Soutiens


Charlotte NENNER et les élus verts du Conseil de Paris demandent à M. le Préfet de Police et à M. le Maire de Paris :

- Quelles étaient la raison et l'origine de la mobilisation policière déployée le 29 novembre 2003 ? Quelle était la justification pour mobiliser ainsi plusieurs centaines d'agents des forces de l'ordre pour un simple "rassemblement non déclaré" ? Ceci a-t-il été fait à la demande de Métrobus et de la RATP ?



- Si la municipalité parisienne compte intervenir auprès de la RATP, afin qu'elle retire sa plainte, et ce au nom de la défense de la liberté d'expression ?



Conseil de Paris des 2 et 3 février 2004

Répression des militants antipubs du métro :
Lors du Conseil de Paris du 2 février 2004, suite à une question
d'actualité des élus verts (voir ci-dessus et détail ci-dessous), Jean-Pierre Caffet, adjoint au maire de Paris, a annoncé que la municipalité allait prendre contact avec la RATP pour évoquer la question de l'assignation de 62 militants par Publicis et la RATP, leur réclamant un million d'euros, et envisager les modalités de création d'espaces de libre expression.

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Question d'actualité à M. le Préfet de Police et à M. le Maire de Paris relative à la répression des mouvements antipubs du métro :

En novembre dernier, 275 personnes ont été interpellées dans Paris et ont passé leur soirée au poste, pour s'être rendu à un rendez-vous "non déclaré" visant à des actions de barbouillage anti-pub dans le métro. Parmi ces personnes, certain-e-s attendaient simplement un ami, devant un cinéma, et se sont retrouvé-e-s pris-es dans les mailles du filet ! Presque 300 personnes ont été arrêtées avant même d'avoir fait quoique ce soit !

De plus les moyens et les forces de police déployés à cette occasion paraissent pour le moins disproportionnés - et tout ceci pour protéger du papier collé sur des murs, concédés à une société privée. Précisons que lors de ces actions, aucun bien n'a été dégradé les seuls espaces visés étaient les affiches.

En plus de cette répression policière, la semaine dernière, 62 militant-e-s antipub ont été assigné-e-s pour comparaître le 10 mars devant le tribunal de grande instance de Paris. METROBUS, entreprise privée, filiale de Publicis, et la RATP, entreprise publique, réclament près d'un million d'euros à ces personnes, choisies de façon arbitraire parmi les centaines présentes. Certains d'entre eux sont chômeurs, étudiants ou intermittents du spectacle. Ce qu'on peut leur reprocher c'est d'avoir eu la réaction, finalement très légitime sur le plan démocratique, d'exiger une liberté d'expression et un droit de réponse face à l'envahissement de la publicité dans le métro.

A l'opposé des actes de délinquance ordinaire de dégradation, ces actions antipub spontanées et non violentes, visaient à lancer un débat sur la place de la publicité dans le métro, mais également de s'opposer à la mondialisation libérale et à la marchandisation de la culture et des esprits.

Ces mouvements ont d'ailleurs suscité une grande sympathie parmi les usagers du métro, constamment sollicités par l'affichage publicitaire.

Notre assemblée ne peut rester en dehors de cette affaire, car elle remet en cause la liberté d'expression, et pose à nouveau la question de la répression des mouvements militants. Il n'est pas normal que la RATP, entreprise de service public, partenaire de la Ville de Paris, refuse le débat sur la place de la publicité dans son réseau et souhaite museler toute contestation, à coup de procès indemnitaires.







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